Bon nombre de gens, ignorant qu’il est laissé à leur seul loisir de se forger une destinée ornée de gloires, s’acharnent inconsidérément à accuser, à jalouser et même à haïr d’autres gens pour un objectif qu’eux-mêmes avaient négligé d’atteindre ou pour un revers qu’ils aperçoivent être fatalement suspendu au bout de leurs nez. C’est toujours la faute à quelqu’un d’autre lorsque ces gens expérimentent un échec. Il faut toujours qu’ils guillotinent une autre tête tandis qu’ils sont seulement confrontés à quelques obstacles leur freinant l’élan vers la croissance et l’expansion. Certains vont même jusqu’à abominer le Créateur ou, par crainte d’une éventuelle condamnation, créer de toutes pièces un farouche opposant, un « ennemi », disent-ils, diablement avide de leur condition divine.
Or, de telles déductions, nous le savons, ne peuvent qu’obstruer leur champ de vison et leur limiter l’accès aux bonheurs qu’ils désirent. Cependant, ce qui est ahurissant dans l’histoire ne se résume pas uniquement au fait que ces gens trébuchent, s’enfoncent ou que certains d’entre eux n’osent même plus rehausser leurs têtes, mais surtout du fait que même obtenant l’inverse de tout ce qu’ils escomptaient, ces gens, du moins la plupart d’entre eux, cherchent lamentablement à se justifier en supposant que leur échec pourrait résulter de la volonté de Dieu ; un puzzle qui, pourtant, leur semble occulte, un concept inintelligible que la généralité ou presque qualifie « d’énigme ».
Aussi, ayant égard à cet aspect mystérieux de leur vie ; une existence qui leur paraît, de prime abord, funeste et inévitable, ces gens se montrent continuellement perplexes, résignés, refoulant au tréfonds de leurs âmes leurs colères, leurs ras-le-bol et dissimulant leurs amères émotions. Comment arriverions-nous à percer un tel mystère, s’enquièrent-ils longuement et inutilement ?
Croyant finalement que le Créateur pourrait bien exiger quelque chose de leur miteuse existence, un nombre considérable d’individus doutent de bien saisir ce en quoi pourrait consister une telle attente encore moins, la nature de leur apport dans le processus de sa réalisation.
Parallèlement, l’Écriture semble déterminée à enfoncer le clou. « En sorte que voyant, ils ne voient point ; qu’entendant, ils n’entendent ni ne comprennent. » Les nombreuses élucubrations et les mésinterprétations prônées par la Pensée orthodoxe aura juteusement servi les intérêts des colons dont le vilain désir d’assujettir le genre humain paraît encore loin d’atteindre son comble. Manifestement, il n’y aura partout aucune clémence à témoigner envers ceux qui persistent dans l’ignorance ; point d’humanité pour ceux qui sont nonchalants et flasques dans leur pensée ; nulle bonté à montrer envers ceux qui sont inconscients de leur nature infinie :
« La Création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. »
Je connais un guide spirituel qui, pour pallier le désarroi s’interposant entre les choix humains et la volonté Divine, essaie souvent d’y apporter un élément de réponse en affirmant que la volonté de Dieu, c’est la parole de Dieu. Car, argumente-t-il, toute la volonté Divine est confinée à travers les véracités révélées dans les Écrits sacrés de la Bible. Or, nous ne sommes pas sans savoir que ces vérités, autant irrécusables que susceptibles à de multiples équivoques, nous sont parvenues au moyen de symboles, de nombres, de légendes ou de métaphores ; ce qui, d’ailleurs, se retrouve à la base de nombreux malentendus doctrinaux et justifie cet égarement de la part de beaucoup de gens.
Ainsi, pour un homme chez lequel le pouvoir de décision n’est pas encore développé, pour celui qui se garde de faire usage de l’Esprit Divin qui sommeille en lui, il existe toujours une coïncidence ou une cause extérieure en rapport avec ses actions, ses conditions et les événements qui se produisent autour de lui. Cet homme-là se meut dans l’insanité et la lacune de son ‘moi’ véritable et il ne fait rien en tout état de conscience. Bien au contraire, fauché par un inexorable sort, un individu de cette espèce, déjà absorbé par ses cinq sens, se retrouve la plupart du temps entraîné dans le courant de la prédestination crayonnée par sa mauvaise habitude de penser. Il devient, dès lors, l’amusette de toutes sortes d’imprévus, le yoyo de toutes formes de circonstances.
Cependant bizarrement, le pouvoir de choisir ou la volonté Divine ne sont point une astuce dont dispose le Créateur pour nous faire tourner en bourrique. Ce ne sont ni une arnaque ni un moyen de manipulation, encore moins une forme de narcissisme. La volonté de Dieu tout comme notre précieux pouvoir de choisir ne dissimulent pas une forme d’impérialisme imposée par la Providence. Cela dit, ce que Dieu attend de tout homme ne signifie pas que celui-ci puisse être réduit à un vulgaire androïde ou une simple intelligence artificielle ; car, en fait, nul bon vouloir divin ne peut transformer l’homme en un guignol.
Par suite, aucune Volonté, qu’elle soit divine, démoniaque, angélique ou autres, ne peut déresponsabiliser l’homme par rapport à son devoir et à son pouvoir de choisir. Aucun homme n’est soumis préalablement à une force supérieure de quelque nature que ce soit. Nous sommes tous à même d’être joyeux, prospères, libres et de réussir ; et il n’y a point une prédestination ou si vous préférez, une absolue volonté divine à cela. S’il en était autrement, nous n’aurions pas été libres de choisir, de décider ou d’entreprendre. Nous ne ferions que jouer un rôle prédéfini, comme un comédien performant dans une pièce de théâtre ou un acteur, dans un film. Or, il nous est loisible de jouer le rôle que nous voulons en attisant le don de Dieu en nous.
C’est probablement cela qui a fait dire à Eckart Tolle :
« Vous êtes ici pour permettre à la mission divine de l’Univers de se déployer.
Voilà à quel point vous êtes spécial. »
Ainsi, tout homme a le potentiel nécessaire pour s’élancer vers le bonheur transcendant ; chacun a la capacité de prendre indéfiniment le dessus, imposer son hégémonie sur la sphère du monde sensible uniquement en recourant à la parfaite maîtrise de son esprit et l’exercice intelligent de son libre-arbitre. Il influencera, alors, positivement les conjonctures et changera favorablement les obstacles de sa vie en détermination et en opportunités. Ceux-ci, au lieu de l’asservir comme par le passé, s’harmoniseront avec ses désirs et s’avéreront dorénavant un puits intarissable de bonheurs et de faits propices.
Conséquemment, la volonté Divine n’est pas un édit transcrit dans un livre qu’il nous suffit de lire afin de la découvrir pour nous l’approprier et l’appliquer à notre réalité quotidienne. Il n’y a pas une écriture sacrée dans laquelle une Divinité aurait révélé ce qu’Elle attend de chacun ou ce que chacun devra choisir. Nos choix, nos actions et nos pensées n’ont point été anticipés ni prédéfinis par le Créateur. Du moins, raison d’être, si je puis me le permettre, n’est jamais un énoncé scientifique exact. Ce n’est ni un théorème mathématique ni un axiome philosophique. Certes, la réussite, la gloire, la sérénité et tous les attributs qui en sont connexes peuvent toujours « caractériser » le destin d’un homme, mais il existe une infinité de variables et de possibilités pour celui-ci d’arriver à sa réalisation parfaite. Car, ce qui est certain, Dieu S’assure toujours de graver dans le cœur de chaque homme la raison précise de sa naissance, quand même cette découverte est intime et doit passer par de nombreux sacrifices personnels.
« On ne reçoit pas la sagesse ; il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ni nous épargner. » (Marcel Proust)
Et donc, même si cela peut paraître quelque peu controversable au début, cette révélation intime est un éveil progressif et, par conséquent, peut s’avérer graduelle, à mesure que nous avançons patiemment et en toute confiance dans le processus Divin de notre accomplissement. Telle un conducteur dont les phares de l’auto illuminent à tous les quarante mètres la dense nébulosité du chemin, notre raison d’être se résorbe d’elle-même et devient plus lucide proportionnellement à notre réceptivité et à mesure que nous devenions conscients, prêts à la discerner, à l’accepter et à l’intégrer dans les moindres aspects de notre vie quotidienne.
Tout bien considéré, la volonté de Dieu (c’est-à-dire ce que nous percevons au fin fond de nous-mêmes sous forme de désirs, d’obsessions, de devoirs, de besoins ou de convictions) s’applique ‘sur terre comme aux cieux’ signifie que nous avons la responsabilité d’employer les lois créatrices de notre esprit de manière à ne produire, dans le monde matériel, que la réalité de nos désirs.
De ce fait, lorsque le Christ nous dit que la même volonté qui est accomplie dans les cieux se manifestera également sur la terre, il veut dire, en clair, que ce que nous discernons dans les cieux de notre esprit, ce sur quoi nous nous focalisons de manière continue, ce que nous nous représentons mentalement ne manquera jamais de s’exaucer, c’est-à-dire de s’extérioriser dans la matérialité de notre existence.
Par conséquent, nous sommes tous appelés à faire valoir les énormes potentialités de Dieu en nous en vue de l’accomplissement de Sa gloire, autrement dit de révéler au monde, de la manière la plus convenable et la plus élégante possible, les vertus créatrices investies en nous. En peu de mots, « Soyons parfaits comme l’est notre Père Céleste. » Apres tout, nous sommes tous façonnés à son image. Ainsi, tout homme a la prérogative d’exprimer Dieu selon la mesure de talent, de foi, de détermination et d’aptitude que le Créateur a prodiguée à chacun. Cela est le devoir qu’il incombe à tout homme d’accomplir, la part de responsabilité à laquelle aucun d’entre nous ne peut se dérober.
En résumé, en guise de rester oisif à attendre que quelqu’un nous fasse un dessin ; au lieu de nous attarder sur la possibilité qu’un guide vienne nous illustrer ce à quoi vous attendre sur le chemin de notre destinée ; bien loin de nous fier aux diseurs de bonnes aventures ou d’espérer que Dieu Lui-même nous révèle en songe ce en quoi consiste exactement Sa volonté pour notre vie, agissons ! Plutôt que de prendre notre mal à patience et de tergiverser par-ci et par-là, osons avancer, entreprendre et créer, tout en faisant confiance à l’Intelligence Divine qui est en nous et dont la guidance ne fait jamais défaut. Au lieu de douter, de philosopher ou de conjecturer sur la raison Divine de notre existence, décidons de notre chef de devenir libres, heureux et fiers d’être qui nous sommes.
« Car celui qui hésite est congénère aux vagues de la mer, remuées par le vent et poussées de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne rêve pouvoir obtenir un moindre bienfait de l’Univers : C’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies. », affirme le Livre.
Ainsi, devenons comme Antée, ce lutteur mythique de la saga grecque qui ne pouvait être vaincu parce que chaque adversaire qui le jetait au sol le rendait plus fort, et n’hésitons pas d’affronter nos peurs. N’ayons aucune crainte de mal choisir, de décider à tort et de courir à risques. Ne regrettons jamais de vivre et donc de faire des erreurs, de trébucher, de pleurer, de se relever à chaque fois et surtout, de toujours recommencer là où nous avons été fustigés, terrassés, en suivant uniquement notre propre intuition et en réagissant sagement aux désirs ardents de notre cœur.
Faites confiance au processus, ayez foi en l’Intelligence Infinie qui demeure en vous et qui vous guide à tout instant vers le chemin de votre raison d’être et la destinée qui vous est échue. Rappelez-vous toujours cette vérité : la vie parfaite n’est pas celle qui est immaculée de fautes, de défaites ou de pleurs, mais plutôt celle qui est vécue libre, heureuse, en toute confiance, sans avoir été polluée par aucune opinion émanant d’un tiers ni d’aucune forme d’influence extérieure.
La vie, c’est vous. Vous êtes la source de tout ce que vous vivez.
Emmanuel Louissaint, Msc.M
Psychothérapeute, Énergéticien
Doctorant en Métaphysique Appliquée à l’IIMA
Membre de l’Association International des Métaphysiciens(nes) /AIM
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